Les
générations futures, quelle imposture ! Notre prochain, suffirait déjà qu’il soit
de nous le contemporain – on s’attache vite. Ceux qui préservent la planète sont
conscients d’un phénomène hallucinant : la vie se perpétue. Ou bien, tout
simplement, ils sont respectueux de ce qui est – cette branche pleine de sève,
pour quelle raison l’arracher ?
La terrasse d'un
chalet abandonné, une truite (sous cellophane), un chien (son museau). Des moutons, des
agneaux, des chèvres, des cabris. Une belette. En un autre temps, tu aurais
raconté la belette sur le sentier, d’une phrase brève comme un haïku textoté,
avec une rime facile pour s'en réjouir. Quelques gouttes de pluie tombent sur le
plancher.
Et puis
la neige encore, d’aussi bas qu’on parte. (Bien qu’un souffle géothermique
dessine des orées au pied des sapins.) Alliée cette fois du désir de
redescendre, la vue dans la forêt trop longtemps s’est heurtée au son contradictoire de la rumeur automobile en contrebas. Se tromper si lourdement, les hommes, n’est pas
qu’une question de génération.