Elle respire
Le souffle même que tu exhales
Ivre du parfum de l’âme insoupçonnée
Qui habite ton corps d’homme.
Qui habite ton corps d’homme.
« J’étais insoupçonné, s’écria Howard. C’est bien cela. Je ne soupçonnais pas qui j’étais.
- Comment ça ? demanda en riant Emilia.
- Je ne peux pas t’expliquer », répondit-il joyeusement.
- Je ne peux pas t’expliquer », répondit-il joyeusement.
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J’aimais la regarder, et particulièrement quand elle jouait du piano, et qu’elle ne me regardait pas. J’adorais l’écouter aussi. Elle me disait : je dois faire mon piano, et je m’asseyais de façon à bien la voir. Elle avait peur que je m’ennuie. Elle me prévenait : je vais d’abord faire ma technique, ça va te paraître long, et elle enchaînait gammes et exercices. Je ne m’ennuyais jamais. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’est quand elle travaillait un morceau et répétait sans se lasser le même passage difficile, jusqu’à vingt ou trente fois. Tu n’es pas énervée ? me demandait-elle. Pas du tout, répondais-je. Je ne savais pas lui expliquer, pas plus qu’à moi-même, le réconfort infini que me procurait cette répétition.
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Ce que j’appelle mon image, c’est la photo que mon amoureux a prise de moi au bord de la mer. Le visage aux yeux que tu qualifiais de « belles mirettes » et l’océan au fond, avec un ciel troublé. J’ai toujours la photo dans mon portefeuille, où que j’aille, comme si c’était mon bien-aimé et qu’il fût mort, en plus. C’est que je tiens à m’avoir sur moi telle que je suis. Telle que tu m’as vue, et tu es le seul à m’avoir vue telle que je suis ou telle que je pourrais être.
Joyce Carol Oates (in Un mariage sacré)
& Florence Seyvos (in Une bête aux aguets)
& Steinunn
Sigurdardóttir (in Le Cheval Soleil)