mardi 15 mars 2022

Le phénix refroidi frémit

12 mai

Le lendemain il fait grand soleil dès le matin, tu connais à présent le chemin du théâtre. Où s’immerger, dans la lumière artificielle. Où ta négativité s’estompe, cela fait trois jours que tu ne te tiens plus au fait de l’actualité. Tu te couches et te lèves tôt, au chant des martinets.

La danseuse est magique, tu en oublies de penser. Elle s’envole à 50 tours/minute et tu te retrouves en apnée. Elle revient sur Terre sans dévier de sa ligne mais c’est toi qui titubes. Elle frappe le tambour et c’est ton cœur, ta peau. Elle danse comme tu aimerais danser.

Aujourd’hui a lieu le premier filage et dans le même temps la première représentation devant un public. Il s’agit de vérifier la qualité sphérique que la pièce requiert, dans l’harmonie de tendances contraires. Malgré des accrocs de transition on y est presque.

Nous sortons au soir descendant, régénérés par les applaudissements, dans une ville livrée aux coursiers et aux propriétaires de chiens. Comme si nous ne risquions pas des amendes à 135 euros. Et le spectacle vivant, phénix frémissant, aurait survécu.

D’un jour devancée l’Ascension.