Une fois
de plus tu vas tourner au coin d’une rue. Marre que ça aveugle, rideau le temps
de reposer la rétine. On a eu assez chaud. Winter
is coming, tu parles, l’hiver c’était au bon vieux temps de la guerre
froide, combinaisons peau de lapin, moufles et chapka.
Une fois
de plus tu as tout dit, tu as fait le tour, même en réduisant le paramètre,
même en rétrécissant les lunes. Tu reviendras. Tu bâilles déjà. Tu fais défiler ta playlist, David Bowie est aussi vivant que toujours. Et si c’était
le printemps qui s’annonçait ?
Je jure,
le cerisier amorce ses toutes premières fleurs. Le ciel se charge de poussières
d’épandage, quelque part un tractoriste tousse et pleure, non par mauvaise
conscience (Tu veux mon poing dans ta
gueule ?) mais à cause du rhume des foins. Hum…
Cela
n’empêchera pas les patates de germer. Lâche l’affaire, on te dit. Il y a de la
poussière à aspirer. De l’air, de la terre, de l’eau si tu as le courage – les
tommettes étaient d’un rouge vermillon à l’origine. Au coin de la rue c’est
chez toi. Hop, il n’y a plus personne.