Tu cries
sous la morsure, que s’est-il passé, qu’est-ce que c’était ? Une écharde
dans l’escalier, ayant traversé le tissu ? L’urgence n’est pas à la
pudeur, tu enlèves ton pantalon, inspectes ta douleur : ce qui suinte de
ta cuisse. Une plaie ouverte, une bouche dentée qu’en d’autres circonstances tu
aurais trouvée sublime en sa palpitation, sauf que c’est à toi que cela arrive
et qu’il faut bien comprendre plus loin que les rires entendus. Il faut voir le
ver qui se tortille à côté de la bouche, qui s’extrait peu à peu de ta chair.
Ça y est, il est sorti, et ta cuisse se referme, déjà de l’histoire ancienne,
ton ver grandit et devient petit homme qui tend les bras vers toi, tu lui
refuses les tiens.
Qu’à
cela ne tienne, l’enfant part vivre sa vie, tu peux reprendre ton ascension.
Dans le grenier on regarde un vieux poste de télévision à antenne incorporée et
écran bombé. Une présentatrice météo pleure sans préméditation, sur fond de
soleils jaunes. Devrait-on assister à cette scène, le technicien qui lui
apporte un verre d’eau, qui la conduit jusqu’à une chaise où elle reprend ses
esprits ? Ce qui se passe, c’est qu’elle a survolé la mer pour venir au
studio, et qu’elle s’est aperçue que celle-ci était d’un noir étale, épais,
inapte au moindre déferlement. Tu voudrais la consoler mais dans le grenier
l’assemblée est furieuse – Tu pleures, tu
pleures, mais tu ne t’occupes pas de nous !