samedi 22 février 2020

personne que tu aurais envie d'aimer


22 mai

         Parfois tu sors dans les rues de ta ville, tu regardes les gens et tu ne croises personne que tu aurais envie d’aimer. Est-ce le problème de ta ville ou le tien ? Tu penses alors que l’humanité tout entière mériterait d’être anéantie, malheureusement il y aurait des dégâts collatéraux.
         Tu y repenses : ton raisonnement comporte des failles malgré son apparente implacabilité. D’abord tu aimerais bien être toujours sur Terre, une fois celle-ci débarrassée des hommes. Et tant qu’à faire il y aurait au moins quelques spécimen d’humanité – en plus de toi – dont tu serais heureux qu’ils aient survécu. À l’opposé, le contre-argument des dégâts collatéraux ne tient pas – comme s’ils pouvaient être pires que les dégâts directs qu’inflige l’humanité à son biotope !
         Dans d’autres villes tu te souviens, il y avait d’autres gens, aux regards plus avenants. Dans d’autres circonstances. Parfois tu ne te soucies plus que les gens soient comme ils sont, c’est leur problème, toi tu es amoureux. Sacré Binh-Dû ! Toi qui revendiques le désordre, contre toutes les injustices, à quel ordre rattacher ton état amoureux ? Esthétique, éthique, partial, divin, un peu de tout cela ? Peu importe, parfois tu erres dans ta ville. Où ton humanité laisse à désirer.