21
décembre 2019
La Terre hésite, en équilibre. Deux sommets de colline par an pour peu que l’on se représente un cosmos cul par-dessus tête où le jour le plus long se superposerait exactement à la nuit la plus longue. Une colline et un creux d’obus pour les esprits chagrins. (L’hiver, les ossements germinent.) La Terre hésite, dirait-on, bien sûr il n’en est rien, toujours elle poursuit sa marche en avant.
On conçoit de nouveaux espoirs, déposés sous le sapin, ou de nouvelles résolutions. On compte sur l’étirement des jours pour les soutenir. Comme nous avons raison ! C’est Eros, le retentissement anticipé, déjà dans nos entrailles un désir. Tu sens ? Tu te souviens ou tu sens ? Une onde qui gagne les poumons, le cœur, qui fourmille dans les jambes. Avec l’hiver, la vibration ante.
Par surprise, en toute saison peut survenir la vibration post. Qui te saisit non moins, mais alors d’épouvante. Se souvenir est sentir, être vivant dans l’intensité sans bornes de la souffrance. Tu ne peux rien faire contre la succession des vagues qui frappent ton rivage à fleur de peau, tout est mémoire hurlante. Tu ne peux qu’attendre que cela s’éloigne. Que gire la Terre, lente.