17 juin
Il y a
de la colère, non ? Cette femme qui a connu l’exil n’en finit pas de devoir
se battre, faisant des projets, un mariage, son chemin. Elle porte des bagues
sur toute sa dentition suite à une opération de la mâchoire qui a mal tourné,
elle en a encore pour six mois – il y avait du biais dans la symétrie de son crâne. Se
dispenser de l’opération eût été dangereux pour son cœur, le sang prompt à
s’empoisonner. Malgré les bagues, les migraines ne diminuent pas, ni le
courage. Elle en rit, commande un panaché, vérifie l’heure avant d’aller
chercher les enfants à la crèche.
Les
Africains guettent les flics qui voudraient confisquer leurs tours Eiffel.
Quelques touristes achètent. Comme tu vis tu meurs, et la colère est en
lisière. Tu iras à l’enterrement de ton père et tu feras des efforts surhumains
pour ne pas cracher sur les paroles du prêtre. Devant la tombe, l’onction
d’hypocrisie tu ne la supporteras plus, Rentrez chez vous, reprenez vos gerbes !
On essaiera de te contenir, de t’emmener à l’écart, tu frapperas, Assassins,
minables, collabos ! Tu les chasseras, avec leur chagrin. Mais c’est de Charlotte que je voulais continuer
à parler…