26 juin
Tu es parti à la nuit afin de ne pas
fuir la canicule sous la canicule. Comme on s’enfuit. C’est une course contre
le jour, qui s’avance déjà de l’autre côté du globe, trop tôt, as-tu trop
attendu ? Tu fuis et tu t’arrêtes, mal à la tête, dormir un minimum avant
qu’il ne soit trop tard. Bien sûr le soleil te réveille prématurément à travers
le pare-brise. Tu reprends ta course plein ouest bien qu’il aille plus vite que
toi, enfin tu arrives à la mer.
La voilà, tu titubes dans le sable. Oh
tu es mal en point, la ville t’a meurtri pendant tous ces mois de petit air et
d’horizons restreints. Tu es venu chercher ta guérison au sein de ce paysage
que tu connais par cœur. Y es-tu ? Le soleil te brûle, voudrais-tu être
ailleurs ? Ta cohérence c’est la connexion, mais ta tristesse c’est quand les
sensations sont le souvenir de jours plus heureux. Et chassent les hirondelles
sur fond de mer émeraude.
Les enfants rient, ils n’ont pas
connaissance de la catastrophe en cours. Se reconnecter à l’enfance, c’est
parvenir à oublier (momentanément) ses connaissances. Oublie un peu ! On
n’est pas bien ici ? Il s’agit toujours d’être le maître de ses pensées,
il s’agit de ne pas vouloir n’être que le metteur en scène de sa douleur
(compulsivement). La joie demeure, quelque part, partout ? Elle attend. Il
faut que tu te donnes l’autorisation de vouloir – mieux.
Il y a de la joie chez les hirondelles,
et elles nichent dans la dune juste derrière toi – tu ne voyais pas ! Puis
tu auras grand besoin de courage. Surtout pas de regret, mais penser à être au
plus haut de soi. Tu t’étais enfermé dans tes pensées ferrées, condamné à
perpétuité et cela te semblait juste, et cela t’a procuré un soulagement. Oui
il te faut du courage, non plus celui du prisonnier mais celui de l’hirondelle.
Ainsi qu’un peu d’ombre encore…