jeudi 12 mars 2020

où se situe la saint Glinglin par rapport au solstice


12 juin
 
Levé bon pied bon œil mais aussitôt un faux mouvement, ça craque, et il y aurait lieu de gémir jusqu’à la saint Glinglin, où qu’elle se situe par rapport au solstice. Dehors les ouvriers ont commencé à taper sur leurs échafaudages, il fait froid et humide, c’est une belle journée qui s’annonce, dehors le périphérique est bouché, dans la rue d’Avron un livreur en estafette menace d’assassiner un chauffeur d’autobus. Ah oui, il y a aussi un bébé dans une poussette devant le distributeur de billets, son père a l’air sympa et fauché malgré/à cause de sa barbe. C’est une belle journée, par intermittence Binh-Dû met ses lunettes de soleil, sa passagère reçoit un flash en pleine face, caché dans les champs de blé. Tout va bien, les hirondelles ont fait leur nid dans l’abbaye (dirait-on un message crypté de la Résistance) et les abeilles noires sont en furie (derechef), l’orage tonne.  Nous tous qui sommes en vie sommes des survivants. Nous nous permettons même de boire un thé « Digestion » alors que nos estomacs sont vides. La nuit est descendue. Contre le chant des grillons, le téléphone persiste à appeler « erreur » son propre dysfonctionnement – toujours rejeter la faute sur l’autre. Les messages piétinent comme une envie pressante. L’heure de s’endormir dans l’un des neuf lits d’un ancien corps de ferme. Mais je voulais parler de Charlotte…