Et
revoici Binh-Dû, comme un petit bonhomme clignotant constitué de dizaines de
diodes colorées. Plein d’allant et pourtant indécis. Il cherche sa forme – ce
qui n’est pas nouveau – mais mieux encore il voudrait retrouver l’enchantement.
À cette fin (qui serait un recommencement) il a essayé la logique, la chimie,
la spiritualité, mais pas assez : l’étourderie.
Ou
pourquoi pas la perdition ? Ne plus savoir l’heure ni le lieu, qui l’on
est, si l’on rêve. Combien de temps il nous reste à vivre. Heureusement la soif
amène à se lever, tâtonnant, en se basant sur une mémoire irréfléchie, et à
tituber jusqu’à l’évier. Au-dehors le ciel est sombre comme s’il allait se
mettre à pleuvoir ou à faire nuit, encore ou déjà.
Binh-Dû
revenu à lui va se perdre dans la ville où personne ne l’attend vraiment, il
commence par confondre deux portes surmontées du même numéro. Puis il emprunte
le mauvais escalier, pousse un battant au lieu de tirer. Il apporte ce qu’on
lui rend, en un échange absurde. Attention !
met-il en garde un musicien de métro, qui en laisse choir son archet.