mercredi 3 octobre 2018

3 octobre


Si le premier mot désigne celui qui parle, ce n’est pas seulement faute de goût, manque de délicatesse, passion de soi-même... C’est aussi un contresens. Binh-Dû est bien placé pour raisonner ainsi, lui qui se décrirait comme flottant dans des vêtements trop amples qui ne lui appartiennent pas. Mais à l’aise, il se pose un peu là.
Si le deuxième mot désigne une action, alors Binh-Dû commence à rire dans sa barbe. (Sa barbe ne lui appartient pas non plus mais il en est très satisfait, ne serait-ce que pour tirer sur son menton.) Il apprécie qu’on lui raconte des histoires peuplées de personnages allant d’un point à un autre tout en tournant sur eux-mêmes, à l’instar des planètes.
Le troisième mot est dépourvu d’humour intrinsèque – sauf si le deuxième mot désigne un état. C’est le point de bifurcation pour Binh-Dû, soit il retourne à son sourire de base, soit il rigole franchement. Sa bonne nature est parfois agaçante, ses interlocuteurs ont l’impression de parler dans le vide. Ils insistent un peu, puis, de guerre lasse, s’en vont chercher ailleurs.