L’usage de
ses poumons est encore pour Binh-Dû un gage de son individualité. Bien qu’il
maîtrise mal l’environnement où ils se gonflent, en deuxième lieu cette
atmosphère plus ou moins respirable qui nimbe la surface terrestre. En premier
lieu cet assemblage corporel dont la fonctionnalité lui semble se dégrader à la
mesure des temps. L’âge n’aide pas, ni la froide humidité. Pour autant Binh-Dû
n’a pas abdiqué devant la technologie, son rythme intime garde ses distances
avec tout ce qui pourrait sonner comme des bips. Même le chant des baleines il
n’y croit plus, et ce qu’il voit de ses yeux voit n’est jamais que surface
émergée. À la fin, la plupart des gens trouvent un certain réconfort à gratter
le tissu des draps du lit dont ils ne se relèveront pas. Tout ramener à une
quête de réconfort. Binh-Dû voudrait-il cesser de respirer à en mourir, il n’y
parviendrait pas, le souvenir de l’air serait trop pressant. Quoi d’autre le
retient avec une telle persistance – l’espérance bien sûr, pareillement tenace,
chaque acte visant avant tout à rassurer l’homme de peu de foi. Nous sommes tous identiques dans notre prétention au contrôle, nonobstant l’amour demeure une
belle aventure.