On reniflera
nos culs dans la cage. On ne prêtera pas attention aux fusées qui éclatent dans
le ciel avant la nuit, on déclinera l’offre de l’ours en peluche. On se jettera
sur le bitume et on se relèvera avec sur nos pantalons la marque du crachin.
Les gens autour imagineront des tatouages bleus sur nos cuisses et nos jambes
et se demanderont jusqu’à quand la Terre nous portera. Ils renoueront leurs
lacets en prévision d’une course échevelée. Une cohorte de bras prendra son
envol en direction des océans. La peau frissonnera d’amour plutôt que de froid.
Les mots seront balbutiés de sorte qu'on ne dise jamais une seule chose à la fois mais
bien deux ou trois, pour le moins. Oui, sous la pluie nous pousserons des cris
d’animaux et les humains raisonneurs se retrouveront du mauvais côté des
barreaux. On se racontera des mensonges immémoriaux qui nous feront plaisir. On
évitera les bacs à sable que les enfants eux-mêmes dédaignent. On se déplacera
en glissant sous la lune, affranchis de toute mauvaise conscience. Le temps
cliquettera sa bonne heure. Il se fera tard. On aura appris de nos erreurs. Au
bout du décompte on exultera.