Les poneys ont chacun un petit panier attaché sous le mors, dans lequel ils trouvent à mâcher tout en transportant des enfants anesthésiés. Les parents des enfants marchent à côté dans une cotonneuse inutilité, certains textotent pour moins sentir l’odeur d’urine.
Binh-Dû n’est plus très au fait des transports en vigueur, déjà que son vélo roule de moins en moins vite au fil des années. Un chauve longiligne au manteau cintré, raide comme, dit-on, la justice, le dépasse sur sa trottinette électrique. Ce qui ne perturbe en rien les plantons du Sénat.
Et les hélicoptères continuent à tourner, à se demander comment un chanteur lanceur de S.O.S. a pu s’écraser dans le désert. L’amoureuse de Binh-Dû qui souhaite cesser de l’être lui demande, si possible, de ne plus lui écrire. L’absence est toujours possible.
À l’emplacement de la future tour où des esclaves à haut niveau de revenus auront le sentiment de dominer le fleuve – unidirectionnel – et la populace – sans badge –, des ouvriers immigrés finissent de visser un portique de sécurité. Tel un gibet sur la dalle nue.