mardi 2 juillet 2019

2 janvier


                Place à l’inspiration, annonce-t-elle, comme si c’était aussi simple que cela. Parole de muse. En voici une autre (de muse ; qui parle), qu’on en revienne à la simplicité du clin d’œil. Et une troisième qui, sentant venir le bout du chemin, prévient qu’elle part en breloque. Cela vaut bien un appareillage héroïque, le soleil miroite un fracas de reflets.
                La peur est un tel lieu commun qu’on s’en empêtre à l’ombre de plus hautes tours. La peur est l’ombre, tandis que planent les aigles. Tu as accosté, épuisé, heureux, tu as titubé sur la plage. Tu t’es abreuvé à une noix de coco, tu t’es enfoncé dans la forêt. Tu humais une circularité d’île, tu cherchais la trace de ceux qui t’auraient précédé, Alma !
                D’évidence tu n’es pas le premier, toute une civilisation a péri. Ce n’est pas une île mais un continent. Et ce n’est pas la peur qui t’étourdit mais la proximité du soleil, la terrible appréhension de la tristesse tel un soudain haut-le-cœur. Sous tes pieds des siècles de philosophie, devant toi la possibilité d’une apparition. Sauras-tu ne pas fermer les yeux ?