mardi 9 juillet 2019

9 janvier


La nostalgie d’une impossibilité : un jardin inépuisable, à parcourir sans peine et sans souci. Tends la main, que vienne s’y déposer ce dont tu as besoin. Les seules résistances rencontrées sont celles que tu souhaites, auxquelles tu as pris goût – une attente peut-être, afin de mieux jouir, ou la gravité terrestre avec laquelle tu as appris à marcher. Il y a d’autres animaux plus ou moins semblables à toi en ce lieu. Y compris des êtres humains, y compris Alma quelque part si c’est bien elle qui a cultivé la parcelle en contrebas des tours. Où est-elle à présent ? Pourquoi aurait-elle disparu ? Lui est-il arrivé malheur ou bonheur – ces questions n’ont pas cours. Tu ne ressens plus le besoin de t’inquiéter à partir d’une absence de réponses. Toi-même, tu as cessé d’être un sujet de questionnement. Tu continues de chercher mais par simple appréciation de la vertu d’une telle attitude. Le sens moral s’est allégé de sa propre pertinence – jusqu’à preuve du contraire tu es seul ici. Et dans ta solitude tu vas d’émerveillement en émerveillement, chaque pulsation de ton cœur est signe de joie. Pourtant : si tu devais revenir à la réalité des possibles, un hurlement issu du plus profond de toi serait à même de fendre le ciel.