mardi 23 juin 2020

les chiens continuent de tirer la langue


23 août

Jour 2, les chiens continuent de tirer la langue. Et leurs maîtres, des poids quasi morts affalés au bout de la laisse. (Quoi ? Qui à quel bout ?) Il paraît que la Despé tient mieux ses 30 degrés. Sur la langue un certain goût amer, à submerger au plus tôt. Ils se sont couchés quand le jour s’est levé, moites encore et déjà. Même Binh-Dû apprécie le faux marbre d’une entrée d’immeuble, où viennent le rejoindre deux clodos au bout du rouleau. Les puces de leurs chiens évaluent la distance qui les sépare de ses chaussettes – laine et coton, quelle idée ! « Salut l’artiste », le salue-t-on. Plus loin un homme-dauphin déchire à pleines dents un maquereau cru. Quel magnifique animal ! Il fait si chaud parce que la forêt amazonienne brûle. Nous dansons sur un avenir révolu, comme à un enterrement alternatif. Un faux chaman brandit le sigle de Om au-dessus d’une foule extatique, il grimace, Binh-Dû, es-tu à ta place ? Veux-tu danser, oui, non ? Et si l’on te facilitait la tâche, d’un pied sur l’autre ? Commencer par un bisou sur la joue. Un barbu te surprend par derrière, dommage, la fille qui danse devant et celle qui danse à côté étaient bien plus jolies.