26 août
Jour 19
Un parking ombragé pour toi tout seul,
dans la vallée. Vers six heures du matin se garent, en une noria éparse, les
voitures d’ouvriers qui embauchent ; forcément ont remarqué ta masse
allongée dans le sac de couchage, le fatras à l’arrière, la serviette mise à
sécher, l’immatriculation du vacancier. Aucun ne te crève les pneus.
Les gendarmes t’arrêtent, tu joues
l’innocent, n’a bu, n’a fumé, ne se drogue, papiers en règle, contrôle
technique à jour, et même tu t’intéresses ; tellement accommodant, si tu
étais à leur place tu te menotterais illico.
Mais non, tu marches sous le cagnard à
la recherche infructueuse d’un viaduc conçu par Gustave Eiffel, tu l’aperçois
de loin et personne aux alentours – les honnêtes gens sont chez eux ou à leur
travail.
Tu retrouves des amies de vingt ans
comme si c’était hier ; certitude que vous êtes en bonne place.