18 octobre
épisode 28
- Maman, je n’ai pas de photographie d’Antoine.
- Je croyais que tu avais gardé ses cartons ?
- De photo de lui, son visage. J’en ai de quand on
était petits, mais pas de plus récente…
- Je peux te faire des doubles.
- Je crois que cela me ferait du bien.
- ...
- Je suis désolée, je ne voulais pas...
- Ne t’excuse pas, j’espérais que tu surmontais, avec
le temps. On n’en a pas trop parlé.
- Non… Tu fais comment ?
- Comme toi, j’imagine. Je crois qu’il me donne du
courage.
- Moi aussi. Mais ça ne suffit pas.
- Un jour, il m’a dit quelque chose qui m’a troublée à
propos de toi. Il m’a dit avoir compris que sa mission n’était pas de protéger
quiconque. Au début je ne voyais pas de quoi il parlait, d’autant que je ne
l’avais jamais entendu parler de mission.
Je lui ai demandé en riant s’il estimait que j’avais besoin d’être protégée, et
je me souviens, le plus sérieusement du monde il m’a
répondu : « Certainement, comme tout le monde », mais que
ce n’était pas la question.
- Quel est le rapport avec moi ?
- C’était étrange justement, parce qu’il n’y avait pas
de lien explicite, il a poursuivi en disant : « Charlotte est
beaucoup plus seule qu’on ne le croit ». Et puis on n’en a plus reparlé.
- C’était quand ?- Il y a cinq, six ans, après son déménagement.
- Je n’étais pas seule du tout à l’époque, je sortais
tous les soirs.
- Et maintenant, tu es sûre que ça va ?