vendredi 12 novembre 2021

un café au volant

(18/n)

Le pire t’échappe chaque matin et te revient chaque soir alors que tu t’endors. (Est-ce pour cela que tu cries la nuit ?) Le pire (en matière de récit) (tout est relatif) est de se mettre à la place de l’autre alors qu’on ne le connaît pas le moins du monde. Prétendre à la vérité de l’autre alors qu’on l’a à peine approché, inventer l’autre selon ses propres intérêts. Tout le monde fait cela, c’est bien entendu, mais bon, tu te comprends. (Au moins toi tu te comprends, sans trop risquer l’abus.) Et que penser d’une chaussure d’enfant à moitié enterrée ?

Céline est contente de ses élèves de Terminale L, elle a lu leurs dissertations avec plaisir. (Pour l’instant elle n’a récupéré qu’un premier sujet, ce qui lui laisse le temps de lire avec plaisir ; les travaux de ses deux S et de son ES vont arriver en léger décalage.) Avec attendrissement parfois : dans une copie apparaît un convoi de voitures robotisées sur l’autoroute, et le conducteur qui se prépare un café au volant – cette pièce mécanique étant momentanément inutile – fait preuve d’une "liberté paradoxale". Engels dans sa tombe tressaute.