Puisque la période est à la mélancolie prématurée... Il ne manquerait
parfois qu’un cadre rectangulaire – quatre doigts joints et deux paumes
dressées à la verticale y suppléent avec une étonnante efficacité, encore
faut-il assumer, et le regard appuyé et la mise à distance – pour obtenir une
émotion cinématographique. Ce visage à fleur de peau baigné d’un soleil orangé
de fin de journée. On prolongerait le film grâce aux bonus du DVD – les scènes
coupées au montage qui ne trouvèrent pas à s’inscrire dans la narration.
Coupés au montage les passages honteux, médiocres, pusillanimes à
l’excès. La litanie du premier poil blanc, les douleurs dépourvues de sens. Les
attentes paresseuses. Les redondances. Nous serions les réalisateurs de films
propagandistes incitant les âmes hésitantes à prendre corps. Comme des migrants
exilés sur Terre et qui dépeindraient à la famille restée au pays une réalité
épurée - Tout va bien, je vais vous envoyer de l’argent. Le film préféré de
Binh-Dû montrerait un temps d’avant,
perpétuellement suspendu.