dimanche 29 juillet 2018
29 juillet
Il fait chaud à ne plus le tolérer, quitter ces contrées, ne pas attendre ici que les courbes statistiques atteignent la température intérieure du corps humain. Un jour, on arriverait au bord du monde et alors il ne resterait plus qu’à sauter en espérant atterrir sur une planète intacte. En attendant on reste, et les après-midis on dépose sur l’oreiller un peu de bave paradoxale. Mais aucune trace de rêve n’imprime le creux de l’oreiller. Sont-ils partis devant, avant même le sommeil ? Le corps est égoïste et neutre alors qu’on s’en extrait (du corps, s’entend), n’importe qui ferait l’affaire ou presque, même l’idée d’une personne un peu connue ou largement inconnue. Tout de même, rêver est d’un autre niveau ! Avec l’apparition des étoiles, la chaleur s’atténue, deux ombres compactes traversent le chemin. C’est donc qu’il se trouve toujours des tubercules à exhumer d’un hochement du groin. Binh-Dû s’accorde un temps d’immobilité prudente, craquetant telle une macrocigale de l’espace, avant de suivre la flèche fuyante allumée dans le ciel, en direction du clocher du village où sonne l’heure, imperturbablement.