mercredi 25 juillet 2018

25 juillet

Oublie aussi l’énigme de la singulière complexité, n’oublie pas d’avancer. Binh-Dû gravit à rebours le sentier qui le mène aux randonneuses, la blonde et la brune, dont l’une a assuré la veille : « On est heureuse que tu viennes ». Ils se retrouvent idéalement, au point culminant. Ensemble ils descendent la montagne, froissant une feuille rêche entre deux doigts sans parvenir à déterminer le nom de l’arbre. À l’abord du village minéral, le parfum des patates sautées ne laisse aucun doute. Dans le chœur de la chapelle aux motifs de grès rouge le son de la flûte peul s’élève. De même un cri à l’instant de plonger dans la marmite du diable. De même les gouttes d’eau perlant sur la peau, absorbées par le dernier rayon de soleil, happé sur la pointe des pieds. Oui, c’est ici le paradis. Les étoiles clignotent au milieu d’écharpes nuageuses fines comme la voie lactée. Certaines filent un état amoureux : « Mes doigts te voient – C’est toi qui est là – Aime-toi ». Le malheur n’a pas droit de cité, tout juste le fond de l’air fraîchit. « C’est notre histoire, ainsi », approuvent au loin des animaux sauvages.