Une "belle personne", une "chance", un "trésor"... Ainsi décrit-on Binh-Dû, au mieux, et ce ne sont que des mots fallacieux pour le sceptique.
Souvent il se voit telle une piteuse allégorie de la misère, de la damnation et
de l’inconsistance. Il ferait mieux de relever son visage penché sur les eaux
troubles et de simplement remercier.
L’amour aussi pourrait être un enchantement. Comme de humer un parfum
suave ou de déguster un fruit, poser la main sur le tronc d’un arbre, écouter
le chant de l’oiseau, contempler les nuages. Ce catalogue élémentaire à
destination des enfants, l’augmenter de la sensualité éprouvée à se
reconnaître dans l’autre.
L’autre est celle que l’on trouve si belle que sa sincérité devient la
nôtre. Du point de vue de Binh-Dû, renversé. Et l’amour est une loi de
gratitude, qui ne laisse personne hors de son champ, pourvu qu’une réceptivité
au moins persiste. Regarde ! Écoute ! Serais-tu aveugle ou sourd, on
se débrouillera quand même.