Au
matin, un père Noël de la taille d’un gros nain planqué dans l’alcôve manque te
faire chuter de l’escalier. Tu ne l’avais pas vu en montant te coucher. Les
cadeaux sont collés à sa hotte, il tend les mains pour supplier ou pour
étrangler, ses yeux sont fous. Un couteau attend à côté d’un citron tranché.
Les petites voitures aimantées sont en travers du circuit, l’une pend au bout
d’une grue. Par la fenêtre embuée de la salle de bains, un ballon de foot crevé
recueille l’eau qui fuit du climatiseur. Si tu ouvres, tu respireras une forte
odeur de poisson.
Non loin
il fait bon au soleil, à parler de danse et de l’attache du système maxillaire
au rachis, en attendant l’ouverture de la salle. Le squelette n’a pas de tête,
mais une exceptionnelle détente musculaire. Cinq-cent-vingt-cinq paires de
baguettes chinoises jonchent le sol pour un festin de poussière ou comme les
éléments d’une noblesse encore à édifier, un habit de bambou carillonne. À un moment de la journée tu auras conscience d’avoir la bouche ouverte
et les yeux fermés tandis que grinceront les ressorts du train. Au bout du
quai, l’amour.