mercredi 13 novembre 2019

13 février


           Retrouvons-nous à deux. Retrouvons-nous à trois. Il faut toujours un supplément ou une correction : il ne faut qu’en de rares circonstances. Parlons de désir en toute décomplexion. Envisageons les tatouages, les piercings, les poils – cherchez l’erreur ?
           Un fantôme en tenue de latex commande un burger végétarien, une blonde en lunettes de soleil échoue à reconnaître l’œil de son chaman (ou c’est le chaman qui bafouille), la vieillesse se ratatine dans un éclat de rire, la jeunesse tutoie le vide.
           Nous sommes trois, dont deux du même sexe, qui descendons les marches. Il n’est pas question de sexe. Nous sommes trois, dont deux ne se connaissaient pas avant ce jour, les deux mêmes. Il y a de la sympathie. Il y a la connaissance commune.
           Ceci n’est pas une figuration théorique, nous sommes des êtres de chair et de sang, nos cœurs battent, nos âmes suivent, précèdent et batifolent, nos esprits fusent au ras du sol. Nous ne sommes pas de trop, aucun de nous.
           Et pourtant, si s’effaçait, des trois, celui qui porte le nous, il en concevrait une certaine satisfaction. Il partirait seul, à contre-sens, tandis que se tramerait en arrière de lui une heureuse progression de l’histoire.