mardi 26 novembre 2019

26 février


           Sans nuages, plus de rêves, c’est aussi simple que cela. Tu marches, tu marches, tes pas se font de plus en plus lourds, ils raclent le sol pierreux, ton corps se voûte. Tu regardes le mouvement de tes pieds, pire qu’un cheval (personne sur ton dos). Il reste encore de l’eau à boire, tu fermes les yeux pour ne pas les brûler au soleil zénithal. Non seulement le soleil t’aplatit mais tu essaies de coïncider avec ton ombre, comme dans l’espoir fou d’obtenir un peu de fraîcheur. Ce qui fait qu’il est toujours midi. Non, on ne peut pas qualifier ça de rêve.
           Ni de cauchemar, de toute manière la distinction ne devrait avoir de sens que pour les enfants. Ils ne sont pas stupides, ils se sont réfugiés dans la maison. Ils jouent à se faire peur, à l’abri des murs de pierre, comme dans un mausolée. Toute maison où vivent des enfants en famille est un mausolée parental. Tout rêve conçu dans un cube est un rêve de cube. Quand bien même il n’en prendrait pas les apparences. Crois-tu pouvoir choisir, entre le trottoir éventré, le jeu de timbres noirs, le départ nocturne par les collines ? C’est un même vide.