dimanche 17 novembre 2019

17 février


           Au programme, donc, la naïveté. L’oubli de ce que fut l’air du temps l’année précédente, et les années d’avant. Les souvenirs des premiers temps, c’est seulement dans les derniers temps qu’ils ressurgiront, comme intacts. En attendant, ils ne nous servent pas à grand-chose – nous avons mieux à faire. Nous avons à respirer un parfum de saison.
           Mais croirez-vous vraiment que nous sommes en automne, un dix-sept du mois ? Croirez-vous que nous connaissons l’actualité de ces jours-là (du moins celle dont un citoyen français moyennement impliqué est supposément informé) ? Croirez-vous que nous réagissons en ce mois de novembre-ci, dont le caractère automnal tombe sous le sens ?
           Les oiseaux chantent à qui mieux mieux l’espoir d’un futur. Le soleil, pour la première fois depuis longtemps réchauffe nos visages. Les parfums doux des arbres hésitent, sur le seuil. Binh-Dû desserre l’écharpe autour de son cou. Le meilleur est à venir, qu’on voudrait suspendre. L’éternelle jeunesse. Le meilleur d’une connaissance cyclique.