Au
programme, donc, la naïveté. L’oubli de ce que fut l’air du temps l’année
précédente, et les années d’avant. Les souvenirs des premiers temps, c’est
seulement dans les derniers temps qu’ils ressurgiront, comme intacts. En
attendant, ils ne nous servent pas à grand-chose – nous avons mieux à faire.
Nous avons à respirer un parfum de saison.
Mais croirez-vous
vraiment que nous sommes en automne, un dix-sept du mois ? Croirez-vous
que nous connaissons l’actualité de ces jours-là (du moins celle dont un
citoyen français moyennement impliqué est supposément informé) ? Croirez-vous
que nous réagissons en ce mois de novembre-ci, dont le caractère automnal tombe
sous le sens ?
Les
oiseaux chantent à qui mieux mieux l’espoir d’un futur. Le soleil, pour la
première fois depuis longtemps réchauffe nos visages. Les parfums doux des
arbres hésitent, sur le seuil. Binh-Dû desserre l’écharpe autour de son cou. Le
meilleur est à venir, qu’on voudrait suspendre. L’éternelle jeunesse. Le
meilleur d’une connaissance cyclique.