Que se
passerait-il si tu avais le droit ? Si on te l’avait donné ou si tu
l’avais pris, que se serait-il passé ? Que serais-tu devenu ? Comment
aurait – différemment – tourné le monde ? Ceux que tu aimes,
t’auraient-ils aimé ? T’aimeraient-ils encore ? T’en voudraient-ils à
mort ?
Tu vas
te réfugier à l’étage, dans la salle de bains dont le robinet goutte, où tout
se dégrade depuis des années en l’attente d’une rénovation pour laquelle
l’argent manque. On ne l’utilise plus, sauf quand les WC du bas sont occupés ou
pour une rapide inspection dans le miroir.
Telle
mère, telle fille, cela te ferait rire si tu en avais le cœur. Elle n’en était
pas vraiment fière, plutôt étonnée, ou sceptique. Tu viens de lui avouer ta
crainte de mourir d’un jour à l’autre, avec tes enfants, selon une perspective
non moins rapprochée que la sienne.
Ceux
dont tu dépends, dépends-tu réellement d’eux ou est-ce une illusion ?
Dois-tu dépendre d’eux à jamais ? Dépends-tu d’eux parce qu’il te serait
intolérable d’envisager que ce n’est pas le cas ? Ont-ils le droit de t’en
vouloir ? As-tu chaud, as-tu froid, as-tu mal ?