Est-il un nombre restreint de femmes idéales pour l’homme idéal que
serait Binh-Dû ? La question ne peut être posée qu’en période de disette
amoureuse, elle paraîtrait grossière autrement. Il y aurait toujours moyen de
se rattraper, en assurant que le nombre ne fait rien à l’affaire, que ce n’est
pas tout d’être idéale, encore faut-il être idéelle, et autres noyages de
poisson. L’amour échappe, sa preuve a disparu avec la photographie du profil droit de Barbra Streisand.
On cherche toujours. Tout de moi est à toi, et que mes yeux soient le miroir des tiens ne signifie rien de probant si ce n’est une certaine propension au
narcissisme.
Binh-Dû n’est pas tous les « on » du monde et « on »
n’est pas Binh-Dû, la cause est entendue, mais ses mains caressèrent nombre de
seins adorables (et ses yeux, sans se vanter, par l’invite rêveuse d’un
décolleté.) Autant croire que reste à rencontrer le corps jamais encore connu,
et l’esprit, et l’âme, et les configurer en fantasme absolu. Jusqu’à la faire
advenir un jour, cette trinité unie, avec quelques charmants défauts de
conception, tellement humains. Alors, on en reparlera.