lundi 13 août 2018

13 août


Et le septième jour Binh-Dû réapparut. Divinement régénéré. Un ange de gentillesse. Un parangon de zénitude. Vraiment ? La voix guillerette dans les enceintes du supermarché est intolérable, il se bouche les oreilles. Pas pratique pour attraper un paquet de biscuits – qu’a-t-il besoin de biscuits ? Il vole un fruit, il se trompe de rond-point – mais il n’écrase personne. Il ne sait plus quel pistolet prendre à la pompe, d’ailleurs il a oublié comment s’en servir, et puis la barrière refuse de s’ouvrir. Plus Binh-Dû que jamais, un étranger universel.
Le lendemain les cloches sonnent à la volée, allez, un, deux, trois ! Car un, se remet en mouvement le déploiement. Des montagnes, pas à pas. Le sentier longeant les crêtes invite à poursuivre encore et encore après le prochain versant, d’accord, on reviendra à la nuit. Deux (sans pour autant profiter de l’offre), une vitre qui s’abaisse, un sourire, « Vous voulez un passage ? » Il y a pléthore de passages, celui du jour s’accomplit à pied. Jusqu’à trois, lorsque tombée du ciel s’ajoutera une étoile filante, indiquant le chemin.