Et le septième jour Binh-Dû réapparut. Divinement
régénéré. Un ange de gentillesse. Un parangon de zénitude. Vraiment ? La
voix guillerette dans les enceintes du supermarché est intolérable, il se
bouche les oreilles. Pas pratique pour attraper un paquet de biscuits –
qu’a-t-il besoin de biscuits ? Il vole un fruit, il se trompe de
rond-point – mais il n’écrase personne. Il ne sait plus quel pistolet prendre à
la pompe, d’ailleurs il a oublié comment s’en servir, et puis la barrière
refuse de s’ouvrir. Plus Binh-Dû que jamais, un étranger universel.
Le lendemain les cloches sonnent à la volée, allez,
un, deux, trois ! Car un, se remet en mouvement le déploiement. Des
montagnes, pas à pas. Le sentier longeant les crêtes invite à poursuivre encore
et encore après le prochain versant, d’accord, on reviendra à la nuit. Deux (sans
pour autant profiter de l’offre), une vitre qui s’abaisse, un sourire,
« Vous voulez un passage ? » Il y a pléthore de passages, celui
du jour s’accomplit à pied. Jusqu’à trois, lorsque tombée du ciel s’ajoutera
une étoile filante, indiquant le chemin.