L’intérieur est un lieu de douleur
active. Le lieu où faire flamber les blessures amassées, en un feu de détresse
mauvaise. Le lieu des persuasions masquées, infligées aux autres autant qu’à
soi, le lieu des souffrances redoublées – et de la compassion. La compassion
provient de l’extérieur, souvent elle ne sait pas trop où poser le pied, elle
hésite, elle craint d’être mal accueillie. À juste titre, souvent la compassion
elle-même est souffrance, qui se heurte à l’orgueil d’en être récipiendaire.
Jusqu’à croiser les bras en défense de croix.
Dans la nature, l’équation harmonique courbe les asymptotes. Le nombre
d’or impulse l’hélice de la pigne de pin, le dessin des rides sur les plages,
le mouvement sous-marin des vagues. Autant d’alliances désirées qui ne
s’encombrent pas de serments. Le pire inacceptable n’est pas la catastrophe,
celle-ci pollinise un renouveau, mais la complaisance de soi à soi. Binh-Dû,
qui est plutôt du genre flottant, refuserait un dessein de fourmi tarée, aux
trébuchements ivres et désenchantés, dont le tracé collerait aux embûches.
L’action selon lui doit être guérison.