Un, des papillons multicolores volettent dans la futaie de pins noirs.
Leur beauté est déconcertante et cependant risquée, certains portent les traces
d’une survie arrachée. Mais l’aile entamée n’entame pas la parade. Il y a tant
à sentir dans les trois dimensions de ce sous-bois, tant d’yeux à fixer. Tant
de retournements, l’effroi surgit par quelque aspect, le dépit, la réprobation.
Deux, jusqu’à râler de tant râler, alors c’est drôle. Vraiment ? Un libre
penseur persécuté par les catholiques hésiterait à se téléporter dans cette
modernité bétonnée, asphaltée, criarde, nonchalante et trépidante. L’œil
cathare regarde ses descendants absorbés par un fétiche luminescent et portatif
où des bonbons bidimensionnels défilent à l’infini. Les temps enchantés semblent
forclos maintenant que le bonhomme a courbé l’échine devant les marchands de
sucre. Trois, reste encore, quand les ombres s’allongent par les vallons et
les champs ployés, la sensation du vent sur la peau nue. Y répondent les
branches d’un chêne, en un frémissement ami. « Ne désespère pas »,
tel est l’insistant message.