Un, le parfum tiède des bruyères naissantes et des
genêts fanés, sur plaques de lauze, une vibration de l'air. Comment cela embaume et console d’un soleil
trop ardent. Au matin la pente suffisait encore à offrir de l’ombre à la rosée,
au soir ça tape sous la casquette mais la fontaine repérée à l’aller tend ses
deux bras de fraîcheur.
Deux, sous le noisetier le monde se prête à la
relation de ses dernières évolutions. Le monde mental et son balancier
oscillant entre passé et futur immédiats. Entre les aigreurs et les peurs.
Juste au milieu se rétablit l’amour. Toujours disponible, prêt à durer. Entre
pardons et confiance, rien ne manque, la vue est belle.
Trois, un faon broutant sur le chemin. Puis
relevant la tête, aux aguets. Puis s’enfuyant, en quelques bonds. Gracile,
naturellement. Où dort-il quand les chiens névrosés aboient la nuit de ferme à
ferme ? Quand les chats dégringolent sur le pare-brise des voitures ?
Quand la mouche cherche une issue ? Dans nos rêves, peut-être.