mercredi 1 août 2018

1er août

D’où as-tu vu que les haricots virent de couleur ? Ils pendent plus longs d’un jour sur l’autre au bout de leur tige, poussant à l’écossage par kilos, renfermant dans leur cosse l’eau pulpée déversée des arrosoirs. Que sais-tu des âmes papillonnantes ? Certes leur blancheur ressort sur les bosquets à la tombée de la nuit, mais leur nom savant est pyrales du buis et elles sont ravageuses à l’état de chenilles. Binh-Dû s’en remet aux mains de la masseuse. Il s’en remet totalement à cet être humain qui voit en lui un corps pourvu d’intelligence. Elle malaxe jusqu’aux membranes enveloppant ses muscles, jusqu’aux nerfs, jusqu’aux os. Il inspire à la demande, suivant le mouvement, il souffle un abandon reconnaissant. Là, pas question d’expirer, ni d’obtempérer. Les réponses qui se font attendre peuvent attendre encore un peu dans l’espace limbique de la toile. Il y a de l’avenir. Il y a des couleurs qui se succèdent sous les paupières fermées, et même des exercices à faire. Contrairement aux buis les figuiers ne semblent pas affectés, occupés à métaboliser du sucre. À défaut, on disputera les mûres aux punaises. Et les amis nous gardent dans leur cœur.