mercredi 22 août 2018

22 août

Quand on lui vante (pour le lui vendre) un produit culturel divertissant, un « feel-good » ceci ou cela, Binh-Dû  se prend de tendresse à l’égard de ses traumatismes persistants. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », t’as qu’à croire. Binh-Dû est avide d’expériences mais pas au point d’aller se foutre dans des situations grotesques et plus ou moins dangereuses pour le plaisir du frisson et des récits qu’il en ferait ensuite. L’été bat encore son plein, il y a tout un tas de conneries à faire. On peut même rester sur le bord de la plage et espérer une catastrophe bénie.
Il y a l’embarras du choix. Encore davantage si l’on considère comme sujets de discussions excitées, passionnées, les impondérables qui accablent nos proches. Si l’on se met à la recherche de la bonne parole. Si l’on peut se faire son roman ou son film à domicile. Binh-Dû trouve au contraire un certain réconfort à se souvenir que son corps a eu peur, et qu’il ne s’en est pas tout à fait remis. Il est des reculs qui ne trompent pas, ou du moins qui quémandent une explication. « Je sens une petite dépression là, vous avez subi un choc côté gauche ? » induit l’ostéopathe.