vendredi 3 août 2018
3 août
L’horrible mauvaise conscience. Le monstre
sentiment de culpabilité. Elle apparaît parfois dans le miroir, la tête qu’on
fait. Dis-moi qui est le plus laid ? Facile ! Toujours le même !
La panique n’est pas loin, ou la sidération. « Qu’en penses-tu ? » suggère
« Que proposes-tu ? » La question sonne douce aux oreilles si
l’on s’autorise à y répondre, la question
est autre : « Comment te sens-tu ? » Quoi qu’on fasse on ferait mal,
quoi qu’on dise, autant se taire. Retour au temps zéro, interagir au minimum,
prendre le moins de place possible, éviter de vouloir, ne pas ressentir.
Binh-Dû souffrait alors en silence. Mais qui sait ce qui tue, et de quels abandons la
vie se dépêtre ? Qui peut prétendre déclencher la foudre ? Au-dehors tape la canicule, et la crainte de
manquer d’eau. Toute une frilosité focalisée sur le confort d’une douche
nocturne. À rester climatisé immobile en attendant que ça passe. Encore un jour, dispensez-moi de vivre, je ne veux pas rejoindre les coureurs du dehors !
supplie l’insensé en s’accrochant au mobilier de l’asile. L’impératif
redonde : quitter la plaine. Chercher de l’air loin au-dessus des fleuves.