Il n’y a pas un chat dehors. Des oiseaux dans les cerisiers sans plus
de cerises. Des gouttes éparses sur le pare-brise, attestant qu’il a plu au
cours de la nuit. Le départ du retour est toujours plus facile que celui de
l’aller.
La température extérieure monte à contre-courant de l’altitude, à moins
que ce ne soit dans le courant du jour qui s’avance. Quand elle diminuera à
nouveau, ce sera peut-être le signe que le soleil descend ou que le Nord
approche.
Entre le Sud et le Nord il y a surtout un premier amour, qui
malheureusement ne sera pas disponible pour boire un verre au passage, vu
qu’elle est couchée sur son dos bloqué. Compassion naturelle, et pointe de
soulagement dans le regret.
Serait-ce déjà le retour du répit ? Dans un village où il ferait
bon vivre, nulle âme par les rues ni aux fenêtres. Des équipements urbains
dernière mode, acquis au salon des maires de France, un émoticône vert sourit
et dit « Merci ! » à moins de 50km/h.
Tout bien réfléchi, demandons-nous plus à ceux que l’on choisit
d’aimer ? Se consoler de l’éviscération d’un chat sur la chaussée en se
disant que des vies d’oiseau seront préservées, possible, mais comment se
consoler du déchirement d’un oiseau ?
Une vingtaine de jours de marche sans se presser, la distance sur pneus effectuée en un même laps de temps que la veille. (Pauses comprises, tituber dans des villages déserts.) Ce à quoi servent les voitures. La solution est l'abeille libérée par le hayon, loin de chez elle.