lundi 4 juin 2018

4 juin

Cette jeune acrobate, on en tomberait instantanément amoureux, non seulement parce qu’elle est acrobate mais pour ce moment où elle se tient immobile sur le devant de la scène et laisse monter les émotions sur son visage. Ce moment où toute une palette d’intimité se dessine et s’expose, confraternellement.
Ce n’est pourtant pas trop l’humeur de Binh-Dû – la confraternité. Mais il se souvient de l'amie du 31 mai suggérant qu’un bavardage misanthrope dissimulerait de la bonté. Question de pudeur et de priorités. L’acrobate si aimable dont il pourrait être le père, il lui semble qu’il pourrait ainsi qu'un fils désirer se l’accaparer.
Comme une impulsion très naturelle, le tabou consisterait à aimer sur un pied d’égalité. Ni père ni fils, et en vertu, oui, d’une conception tendancieuse de l’amitié. Elle lui sourit, lui dit merci. Binh-Dû, tel un petit frère rangé des voitures et des footballeurs, lui achète un poster qu’il punaisera sur une porte de placard.