Celui qui s’inquiète de perforer la terre avec ses bâtons de marche
soudain découvrira les pylônes plantés des remontées mécaniques. Le cheminement fut hideux longtemps dans ce paysage ravagé, mais indispensable
à la découverte d’un vallon édénique juste avant le col.
Une, encore une prairie d’altitude parsemée de fleurs et dont l’herbe
semble si tendre qu’on en mangerait. Deux, les pierres aussi stupéfiantes que
les fleurs. Moins colorées, plus nervurées. Comparer leurs caractères. Trois
les fées, ainsi qu’on appelle les concrétions rocheuses qui se découpent sur
les crêtes quand le soleil se couche à leur hauteur.
La pierre est fractale de sa montagne, et l’éblouissement de la cornée
fractal du soleil derrière les nuages (la tomographie cérébrale sera fractale
au second degré). À la nuit on ne marche plus. On tâte du bâton la piste blanche. La
fatigue a fait redescendre d’une arcade l’inconscience de la belle santé.
« J’ai décidé de renaître, jugeant qu’il y avait encore de quoi se réjouir. Oui, cette planète était belle ; la prochaine fois j’en chercherai une autre. »
« J’ai décidé de renaître, jugeant qu’il y avait encore de quoi se réjouir. Oui, cette planète était belle ; la prochaine fois j’en chercherai une autre. »