samedi 23 juin 2018

23 juin

     Un, les nuages dirigés par le mouvement des yeux, sur la droite cet amas menaçant, par ici l’orée plus claire. Et le ciel dialogue avec Binh-Dû. [Tiens, le revoilà ?] Deux, les névés traversés, ils sont au rendez-vous, comme la réassurance que tout va bien en dépit des canicules. Pour le moment encore, tout va bien. Trois, l’eau bue à la source, dont l’esprit diffuse dans tout le corps. Encore, encore. Toujours courir parmi les fleurs et les mousses tendres.

     Retour dans les cirques magiques. La fluidité souvent laisse incrédule. D’autant que la nuit fut difficile : une chèvre avait mordu la main de Binh-Dû et les outils de l’infirmière (une scie crantée bonne à tailler dans le bois une béquille) ne lui inspiraient pas confiance. La femme qui lui voulait du bien masquait visiblement la crainte qu’il lui inspirait, et ne semblait pas vouloir le guérir d’un baiser. Lui-même, que voulait-il ? Il ne ressentait aucune douleur, mais la violence.

     Aucune douleur au jour, le ciel parfait avec ses nuages idéaux. Rien d’épique dans le bien-être et la beauté. C’en est presque fini de l’escapade, on n’ira pas plus loin à l’est. L’ombre des pluies se maintient à la frontière, l’humeur égale est raisonnable. Un serpent traversa le chemin. L’homme le regarda intensément, cherchant à comprendre son message. Le serpent s’éloigna dans les rhododendrons : « Mon ami, tu avais réclamé de la clémence. »