Un, les nuages dirigés par le mouvement des
yeux, sur la droite cet amas menaçant, par ici l’orée plus claire. Et le ciel
dialogue avec Binh-Dû. [Tiens, le revoilà ?] Deux, les névés traversés,
ils sont au rendez-vous, comme la réassurance que tout va bien en dépit des
canicules. Pour le moment encore, tout va bien. Trois, l’eau bue à la source,
dont l’esprit diffuse dans tout le corps. Encore, encore. Toujours courir parmi
les fleurs et les mousses tendres.
Retour dans les cirques magiques. La fluidité
souvent laisse incrédule. D’autant que la nuit fut difficile : une chèvre
avait mordu la main de Binh-Dû et les outils de l’infirmière (une scie crantée
bonne à tailler dans le bois une béquille) ne lui inspiraient pas confiance. La
femme qui lui voulait du bien masquait visiblement la crainte qu’il lui
inspirait, et ne semblait pas vouloir le guérir d’un baiser. Lui-même, que
voulait-il ? Il ne ressentait aucune douleur, mais la violence.
Aucune douleur au jour, le ciel parfait avec
ses nuages idéaux. Rien d’épique dans le bien-être et la beauté. C’en est presque
fini de l’escapade, on n’ira pas plus loin à l’est. L’ombre des pluies se
maintient à la frontière, l’humeur égale est raisonnable. Un serpent traversa
le chemin. L’homme le regarda intensément, cherchant à comprendre son message.
Le serpent s’éloigna dans les rhododendrons : « Mon ami, tu avais réclamé de la clémence. »