Le soleil est moins avancé que ne le croyait Binh-Dû en ouvrant les
yeux, ou c’est sa vue qui baisse au point de ne plus lire correctement les
chiffres jaunes de sa box. Ou c’est ce
mal de tête persistant, d’avoir été cogné la veille par un excès de chaleur. De
s’être insuffisamment hydraté. D’avoir entendu trop de corbeaux. De n’avoir
aimé personne.
L’amour parfois c’est du gâteau. L’amour physique s’entend. Les deux
parties sont satisfaites, tout est bien en place. Les initiatives sont
coordonnées avec bonheur, spontanéité et sens du rythme. Binh-Dû puise dans la
boîte à souvenirs, lesquels ne sont pas tous de première main. Certains
souvenirs, il s’est dispensé de les vivre.
Une amie jamais embrassée se souvient quant à elle de promenades dansées dans les rues de Paris. En effet, c'était l'an passé, c'était une précédente éternité. Un été comme celui qui vient. Des images leur resteront, des émotions aussi. Qui se mélangeront à d'autres illusions si réalistes, des exaltations rêvées, une fuite sublime.