Et ils
continueront à confondre le désir et l’amour, le sentiment et l’attention.
L’attention et la bienveillance. La bienveillance et le don. Le don et
l’échange. L’échange et l’inventivité. L’inventivité et la proposition. La
proposition et le rire. Le rire et la joie.
Dans un
épuisant mouvement brownien, croyant qu’ils progressent, qu’au bout du prochain
revirement se fera jour le bout du tunnel. Ils se cognent aux parois de leur
crédulité, résignés à ne pouvoir reculer. Ils sont uniques !
L’un
d’entre eux se nomme Binh-Dû, regardez, c’est celui qui lève une main là-bas.
Ah non, il l’a rabaissée, on ne le voit plus. Il pensait être très différent,
pour commencer il aurait été immortel. Et pour finir aussi, comme un serpent se
mord la queue.
Ou un
chien, le genre qui s’y connaît en joie et en désir. Et en attention. Au ras du
sol il dévale la pente, faisant s’envoler à nouveau les feuilles mortes. Puis
il la remonte, pas encore essoufflé. Cela peut durer longtemps.