lundi 25 février 2019

25 février


                Que la vie soit groovy ou qu’elle fasse profil bas ! Le bas profil de la vie n’est pas le pire qu’elle puisse présenter, qu’on s’en contente ! Qu’il se contente, Binh-Dû, de se réveiller, d’avoir un peu froid, un peu faim, un peu triste, qu’il y remédie selon les moyens à disposition, qu’il regarde les nuages passer par sa fenêtre ou qu’il aille faire un tour, qu’il travaille son lot, son lopin, qu’il gagne son pain, qu’il conçoive quelques espoirs ressassés et improbables, qu’il retourne se coucher, qu’il goûte sa fatigue ! Et demain sera un autre jour.
                Il ne sait pas patiner. S’il savait, ce serait, pour sûr, groovy. Il a su éviter de passer à travers la glace, d’un hiver sur l’autre, c’est déjà ça. La surface est peu épaisse et translucide, les moufles posées à plat il cherche quelque chose qu’il aurait perdu au fond du lac et qui attendrait dans un écrin de vase. Mais rien, ce n’est pas là, ou c’est autre chose. C’est une faille magmatique qui bouillonne, un péril imminent. Binh-Dû revenu sur ses pieds est trop isolé, trop loin, et bien incapable de courir. Glissera-t-il, s’il s’en donne l’élan ?