Sur la chaise placée de biais au centre de la pièce a été posée à plat
une photographie formant losange. On y voit la chaise au centre de la pièce sur
laquelle est posé un appareil polaroid. Les impossibilités relèvent de la
perspective que le regard apporte. Déjà Binh-Dû est passé à autre chose, un
autre temps sans corrélation logique. Il danse la java avec une femme petite,
tous deux rivalisent d’énergie. À considérer les danseurs alentours, c’est lui
qui est anormalement grand, son sexe tend le tissu de ses pantalons à cent-trente-cinq
degrés.
La faim nous tire par les tripes. Puis elle s’enroule autour de notre
ventre, bientôt l’on bâille puis les jambes lâchent. Que le pouvoir des
rotations nous préserve de l’effondrement, songe Binh-Dû dans un dernier
effort. La lucidité pourtant ne le déserte pas, au contraire elle s’avive,
aussi claire que l’eau du lac serti dans la grotte où pénètrent au milieu du
jour de miroitants rayons de soleil. Réverbérée d’on ne sait où une voix
chuchote "Ne deviens pas le complice de tes
douleurs". Un mouvement renaît du prochain souffle.