Encore un
jour anniversaire mais celui-ci passe trop vite pour exprimer de la façon la
plus généreuse possible un ressentiment. Il y a suffisamment de choses à faire,
ne serait-ce que glisser entre les gouttes. Pendant la nuit, Binh-Dû à rêvé
très précisément de la consistance de la glace dans le compartiment dédié du
réfrigérateur, comme si observer le dégivrage équivalait à surveiller la
cuisson d’un plat. Il s’est réveillé dans la peau d’un Esquimau moderne, il lui
restait encore une moitié de sommeil à effectuer mais il s’est rendu pieds nus
dans la cuisine pour débrancher l’alimentation du frigo, eh oui, il est comme
ça. Il rêve, ensuite il obtempère. Et puis il se recouche et se rendort, l’âme
en paix. Heureux bonhomme. Dans le théâtre le noir est fait. Les coulisses sont
un labyrinthe aux lourdes tentures, il faut croire
que derrière l’une d’elle se trouve une poignée à abaisser, une porte
derrière laquelle la lumière sera. C’est la magie fameuse, toujours revérifiée.
De même les affres à moins d’une semaine de la première, que faut-il en
révéler ? Cela ira, aussi vrai que la neige fond la bobinette cherra, et
tout recommencera.