Binh-Dû ne se sent plus de... De quoi ? De joie ? Va-t-il se
mettre à croasser, à battre ses flancs de ses bras ? Pour sûr, il pourrait
en faire un fromage, de ce courrier portant en toutes lettres les mots
« excellente nouvelle ». Alors la joie, oui, en un sens convenu, nullement
patareligieux – plus prosaïquement une euphorie. Un yoda lui adresse depuis
la montagne son approbation, depuis la montagne on aperçoit les arbres de la
plaine et celui de Binh-Dû s’y distingue, et Binh-Dû est encouragé à étirer
encore ses branches.
Gare à la vanité, au début on vous complimente et très vite vous lissez
vos plumes à votre propre salive. Pour autant, de nouvelles perspectives s’ouvrent ;
où porter à présent une espérance
propitiatoire ? (Binh-Dû est conscient de son prisme mystique, de même
cède-t-il volontiers au charme puissant de la désuétude.) La question est
rhétorique, sur un pense-bête la liste est faite. Pour l’heure, en ce début novembre
adouci où le cerisier porte toutes ses feuilles, la fenêtre ouverte incite aux
virevoltes ascendantes.