mercredi 21 novembre 2018

21 novembre

Tout ce qu’il ne faudrait pas. Tout ce qu’il faudrait : canaliser l’obsession. Comme cette femme qui répète inlassablement ses pas de danse et aussi bien ceux de non-danse. Toujours en proprioception, chaque geste conscient des muscles correspondants, du jeu des articulations, du souffle qui accompagne. À tout moment saisir l’occasion d’un étirement, et même sans musique sauter sur ses pieds, devenir liane ou animal. Binh-Dû est happé par une vague vulvaire, il a le temps de penser « Cette fois je vais vraiment mourir » avant de se reprendre in extremis.
Même pas le temps d’avoir eu peur, ni le besoin d’un soulagement. Il est toujours vivant, soit, l’histoire continue. Comme ce couple qui descend la rue, jamais vus encore dans le quartier, l’homme porte la barbe courte et la femme une lampe de chevet à abat-jour. N’est-ce pas poignant ? Précisons que la nuit est tombée, il fera bon rentrer chez soi. Binh-Dû dans cette même rue espérait que ses épais rideaux conféreraient un peu de chaleur à la chambre où il emmenait son amie. Cela se passe quand le vent souffle. Ce soir il ne peut compter que sur sa propre chaleur.