Tout ce qu’il ne faudrait pas. Tout ce qu’il faudrait : canaliser
l’obsession. Comme cette femme qui répète inlassablement ses pas de danse et
aussi bien ceux de non-danse. Toujours en proprioception, chaque geste
conscient des muscles correspondants, du jeu des articulations, du souffle qui
accompagne. À tout moment saisir l’occasion d’un étirement, et même sans
musique sauter sur ses pieds, devenir liane ou animal. Binh-Dû est happé par
une vague vulvaire, il a le temps de penser « Cette fois je vais vraiment
mourir » avant de se reprendre in
extremis.
Même pas le temps d’avoir eu peur, ni le besoin d’un soulagement. Il
est toujours vivant, soit, l’histoire continue. Comme ce couple qui descend la
rue, jamais vus encore dans le quartier, l’homme porte la barbe courte et la
femme une lampe de chevet à abat-jour. N’est-ce pas poignant ? Précisons
que la nuit est tombée, il fera bon rentrer chez soi. Binh-Dû dans cette même
rue espérait que ses épais rideaux conféreraient un peu de chaleur à la chambre
où il emmenait son amie. Cela se passe quand le vent souffle. Ce soir il ne
peut compter que sur sa propre chaleur.