Soudain une toux
caverneuse plaque l’oxygène encore disponible contre les parois. Il va être
difficile de reprendre son souffle, sauf à lécher les ruissellements moussus.
Comme une expérience de traversée des règnes où il faudrait apprendre à
inspirer de l’eau, alors se déplisseraient des branchies insoupçonnées. Et l’on
donnerait un coup de nageoire caudale pour s’éloigner du bord, nos yeux
papilloteraient une dernière fois en transparence, il n’y aurait plus jamais de
mal de gorge ni de soif ni d’ambition démesurée, juste l’instinct de
préservation.
Rien ne presse,
le rossignol chante la nuit, Binh-Dû l’entend quand il se rend aux toilettes
pour faire caca. Tant de mélodie l’émeut. La gratuité du don, sachant que la
plupart des honnêtes gens dorment. Sachant le nombre d’appels qui se perdent – ce correspondant a cherché à vous joindre 1
fois sans laisser de message. Les termes sont mal posés, les inductions
hâtives, les implications aveuglément blessantes. Binh-Dû applique une noisette
infinitésimale de baume du tigre dans ses narines avant de se coucher, il
ronronnera mieux.